La Contrée des Songes

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 Sujet du message: * Premiers Ages * Nouvelles
MessagePosté: Ven Sep 16, 2005 1:19 pm 
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El Presidente
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Le massacre de Baltania


C’était une belle journée de printemps, fraîche mais agréable, et Gaettinaël Trempefer, Maître Artisan de Réa Krill était à mille lieues de se douter de ce dont lui et ses compagnons seraient témoins en ce funeste jour.

Il y a de cela deux semaines, Gaettinaël avait reçu une invitation à un congrès d’artisans qui se déroulerait dans la province du Kertch, il lui fallait partir, après tout cela faisait longtemps que le vieil uféan n’avait quitté sa forge. Il se rendit d’abord au comptoir de la Confrérie des Lames Noires, dont l’efficacité, reconnue dans toute la région d’Ashkelonn, voyait le jour ici, à Réa Krill ; il valait mieux être protégé, il n’aurait pas été sage de voyager seul, même si les routes de l’Empire sont sûrement les moins dangereuses en ce moment. On lui assura que deux hommes l’escorteraient, le départ étant fixé à deux jours plus tard. Lorsqu’il fût temps de partir, on lui présenta alors ses gardes du corps, à l’allure imposante, ils s’appelaient Troy et Helrac deux gros bras qui avaient l’habitude de travailler ensemble, ce voyage serait une partie de plaisir ; mais revenons en à notre histoire…

Les compagnons du maître forgeron n’étaient pas très bavards, c’est donc en toute hâte qu’il sortit de sa carriole lorsqu’il entendit ces derniers crier. L’uféan vit les deux hommes montrer du doigt une fumée au loin et sortir leurs armes tout en regardant autour d’eux, ils ne savaient pas ce qui se passait là bas dans le petit village de Baltania, mais cela n’avait pas l’air bon. La prudence aurait voulu que le petit convoi fasse un détour, mais il se faisait tard, trop pour espérer rejoindre un autre village avant la nuit, et si proche du Bois aux argans, il n’était pas conseillé de dormir à la belle étoile, alors ils décidèrent d’aller voir ce qui se tramait en ces lieux, l’artisan étant lui aussi très intrigué.

On ne se rend compte du silence pesant de la mort que lorsque l’on y est confronté… c’était un vrai massacre, plus aucune âme qui vive, quelqu’un ou quelque chose était venu et le résultat n’était pas beau à voir, tous étaient morts, hommes, femmes et enfants. Les deux mercenaires s’assurèrent qu’ils ne risquaient rien et après quelques recherches Troy affirma qu’il connaissait les agresseurs et qu’il ne valait mieux pas traîner dans le coin, après tout un peu de leur sang coulait dans ses veines ce qui lui suffisait pour savoir qu’ils étaient très instables en certaines circonstances, mais de là à sortir si subitement de leur bois pour massacrer ces « Shnaar », Troy ne se l’expliquait pas…

C’est un bruit d’éboulement qui le sortit de sa torpeur, cela venait d’une des maisons brûlées, à l’autre extrémité du village ; méfiants, les deux guerriers s’approchèrent silencieusement, prêts à frapper ce qui pourrait sortir de là dessous, rien ne se passait alors Helrac s’avança un peu plus au milieu des décombres pour y découvrir un petite fille en larmes. Chacun d’eux savait comme il était difficile de survivre lorsqu’on est seul et pour la première fois depuis longtemps, leurs cœurs de pierre se ramollirent à la vue de cette enfant au sort peu enviable, la mort aurait peut être été préférable pour elle pensa Troy, mais là n’était pas la question, les argans semblaient enragés, et cela ne s’était pas vu dans le coin depuis un bon moment, il fallait prévenir le chevalier en charge de ce domaine. « Maître Gaettinaël, nous sommes désolés, mais il va falloir faire un petit détour… »

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MIAOUS ! Oui la guerre !...
(citation de chat célèbre)

--- Rémi, Orga Terranostrum ---


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MessagePosté: Ven Sep 16, 2005 1:28 pm 
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El Presidente
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En route pour Edenlom


Les bourrasques de vent se faisaient de plus en plus présentes en cette fraîche matinée, mais Liam et ses compagnons devaient partir… Après tout ils étaient attendus à Edenlom où la fête serait sûrement encore plus grandiose que celle du Drakin. Liam s’était fiancé deux mois plus tôt, et alors que son père refusait les responsabilités dues à sa noble origine, lui se voyait élever au rang de chevalier, ce qui lui permettrait dans un proche avenir de se voir confier les terres de sa nouvelle famille. Il était bien le seul à s’en préoccuper… le reste du groupe se chamaillait comme à l’accoutumée pour savoir qui passerai devant et ce qu’ils allaient pouvoir manger ce midi.

Les pensées de Liam furent subitement interrompues par toutes ces disputes et ce dernier rit intérieurement face à l’absurdité des paroles de ses amis qui pourtant seraient bientôt accueillis en héros par toute une ville. Leur petit groupe n’avait cessé de s’agrandir, il y avait toujours les anciens bien sûr, mais d’autres venaient se joindre à eux.

Drahagor le mercenaire Adamah était en train de se disputer avec Gaëttinaël Trempefer, « Maître artisan Uféan de Réa Krill » (comme il aime à se l’entendre dire) :
« Mais tu fais vraiment n’importe quoi, artisan de mes fes… »
« Attention à ce que tu vas dire serviteur ; premièrement, une épée magique de perdue c’est dix de retrouvées, et deuxièmement tu n’es pas autorisé à parler de la sorte de mon runique postérieur et puis d’abord… »
« Eeeehh l’autre c’est pas croyable il vient de bousiller une lame tueuse de démon dans sa satanée forge et ça va être ma faute, dites quelque chose… Helraaaaack !.. »

Helrack Trones n’entendait pas, trop occupé qu’il était à discuter avec son ami Troy Crinosis. Les deux compères se tenaient loin en tête du groupe, l’un Maldring solitaire et l’autre chasseur Tarkan, s’étaient connus au sein de la Confrérie des Lames Noires à Ashkelonn. Comme à leur habitude ces deux là parlaient des mille et une façon de tuer un humanoïde, tout en gesticulant sur leur monture, probablement dans le but d’argumenter leurs propos.

A leurs cotés chevauchait Dame Frisange, impassible et sublime à la fois, et dont la beauté contrastait avec le reste du groupe. Elle repensait à la discussion qu’elle avait eu avec sa nouvelle amie Cassilda, la fiancée de Liam, et les conseils que celle-ci lui avait donné : « Tu devrais penser à te marier et à élever une famille, après tout tu vas hériter des biens de ton père, et partir tout le temps à l’aventure, bien que ce soit très excitant, n’est pas du plus grand effet pour une noble dame comme toi… ». Peut être avait-elle raison… il faudrait bien qu’un jour elle rentre chez elle… mais pas tout de suite, il reste tant de choses à faire…

La seule personne qui se comportait de manière normale était le Gardien Drakin qui venait de les rejoindre selon les vœux de Liam. Il chevauchait d’ailleurs avec lui et l’interrogeait sur les membres du groupe, fasciné par les liens qui semblaient les unir, aussi différents soient-ils, même ce guerrier aux cheveux blancs qui visiblement était d’engeance arganide…

Cela faisait maintenant trois jours qu’ils étaient partis, et il n’en restait plus que deux jusqu’à Edenlom, mais le temps se dégradait à vue d’œil et bientôt ils se retrouvèrent à chevaucher dans la boue et à désembourber la carriole de Gaëttinaël sous les cris de colère de ce dernier qui ne pouvait pas travailler correctement.

Liam se réveilla le premier : « Debout tout le monde ! La pluie a cessé et nous allons avoir une superbe journée… courage, encore un jour et on dormira dans le château du chevalier Mysten. ». Le groupe se remit alors en route, revigoré à l’idée du festin qui les attendait à quelques lieues d’ici…


… « Sur ordre du chevalier Ergnor Brumeville et de son conseiller le respecté frère Blaise, il a été décidé de la fermeture de tous les établissements qui ne cessent de bafouer en toute impunité les préceptes enseignés par Diosan… Arrêtez les tous sans exception !!! ».
Ce matin là, comme à son habitude, Enguerrand se réveilla l’esprit embrumé dans les bras de la douce créature pour qui il avait craqué la veille.

« Ouuuhh ma tête… Mais qu’est-ce que je fous ici… Et pourquoi y’a un abruti qui déblatère des sermons juste en dessous de la fenêtre… »
« Salut mon poulet, bien dormi ?.. T’es à la Pouliche Dorée et j’te conseille de filer, y’a la milice qui rapplique, le cureton a dû faire des siennes auprès du chevalier. »
A peine la sulfureuse rouquine avait-elle terminé sa phrase que des gardes pénétrèrent en trombe dans la chambre.
« Eh bien messieurs je crois qu’on peut essayer de discuter entre gens honorables… »
Les deux miliciens s’approchaient doucement d’Enguerrand, mais déjà les gestes du bretteur Maldring préparaient une petite surprise…
« Vous ne méritez pas de voir mon sublime corps ainsi dénudé, bande de crapules !.. »

!! FLASH 8) !!

Le Maldring en profita pour saisir rapidement sa rapière et ses vêtements, et déboula avec vivacité dans les escaliers tout en essayant de se rhabiller prestement. Mais ça n’était pas le plus dur, oh non… tout cela il en avait l’habitude, mais là il fallait bien admettre que les gardes étaient nombreux… tant mieux, il allait pouvoir se donner en spectacle.
« Hum Hum, votre attention s’il vous plaît… Je suis Sire Enguerrand de la Grande Motte et sur mon honneur je vous ordonne de libérer immédiatement ces gentes dames ». Trois gardes foncèrent sur le prétentieux, mais désormais ce dernier se battait sous les encouragements des filles de joie ce qui ne fit que renforcer son ardeur combattive. Il utilisait tout son talent de bretteur afin de faire passer les miliciens pour des bourriques, et il y parvenait avec une habileté déconcertante : « Attention ton lacet est défait… PAF !… Vous avez demandé un pichet ?.. Je vous l’envoie !.. BONG !.. Oh mille excuses pour le tabouret dans l’estomac mais il m’a échappé des mains… »

Ce petit manège continua pendant cinq minutes, alors que Sire Enguerrand cherchait une brèche pour pouvoir fausser compagnie à ces affreux et indignes personnages… Enfin… tout le monde ne pouvait pas lui ressembler… Tiens ! ils s’éloignent de mon cheval…
Le Maldring se mit à courir vers la fenêtre la plus proche et passa au travers, se retrouvant à quelques mètres de son destrier qu’il s’empressa d’enfourcher pour partir au triple galop… « Décidément, les autorités des Royaumes-Unis sont détestables, on ne peut même pas s’amuser tranquillement ».
Il décida alors de retourner voir son père, dont les terres, à la frontière entre l’Empire et Helsinia, étaient victimes de la guerre…


…Ce fût Frisange qui repéra la première les traces profondes d’un chariot qui semblait aller à vive allure et dont l’empreinte paraissait toute fraîche. D’un léger mouvement de tête, elle signala une masse au loin en travers du chemin, et les deux Lames Noires s’exécutèrent comme ils en avaient l’habitude, partant chacun d’un coté pour épier les bois alentours.
Visiblement tout était calme… trop d’ailleurs, mais ils approchèrent prudemment pour constater qu’un carrosse était couché en travers de la route et que de nombreuses traces de sang témoignaient d’un combat récent. Il n’y avait plus trace de vie, ni hommes, ni bêtes…
« Quelqu’un vient, soyez prêts à l’intercepter, il doit savoir quelque chose ».


… Enguerrand avait chevauché durant deux semaines avant d’arriver dans la Marche du Nevran ; ce voyage était pénible mais son périple toucherait bientôt à sa fin car il était désormais dans l’Epire Draconique et ses terres lui tendaient les bras.
Soudain, au détour d’un chemin, le Maldring freina sa monture. Deux personnes menaçantes étaient adossées à un carrosse renversé sur la chaussée, l’une était semblable à lui, portant une énorme hache Helsinienne au tranchant luisant alors que l’autre était un albinos affublé d’une épée bâtarde dans chaque main. Tiens il y a aussi un Adamah, probablement est-il là pour vendre ces pauvres passagers se dit-il en voyant le reste des individus présents.
« Viens là raclure, on doit t’interroger ! » ordonnèrent les deux guerriers en cœur.
« Vous faites erreur misérables malandrins, votre forfaiture ne restera pas impunie, laissez partir ces nobles voyageurs et je ne vous ferai aucun mal » leur répondit-il.
« Arf ! Il est terrifiant ce type ! Héhéhé… ». Tout le monde se mit à rire sauf Enguerrand qui sentait la moutarde lui montait au nez et Dame Frisange qui sentit qu’elle devait prendre la parole pour éclaircir la situation : « Excusez-nous noble cavalier, la répartie et la modération ne sont pas de mise pour mes compagnons. Que faites-vous si loin de chez vous ?.. ». Frisange avait reconnu les armoiries comme provenant d’Helsinia, malgré le fait qu’elles furent peu visibles étant donné que le sire galopait la chemise ouverte et la tunique mal ajustée (ce qui dans un premier temps l’avait faite rosir).
Au son mélodieux de la voix féminine, Enguerrand se sentit plus à l’aise : « Ah, je vois qu’il y a des personnes civilisées au milieu de ces gens de bas-étage… »
« Eh qu’est-ce qui dit ? Il nous insulte ou quoi ?»
« J’sais pas, dit c’est kôa des bazétages ? »
« Enfin ! Vous voyez bien que c’est un simple voyageur ! » reprit Dame Frisange, « Nous ferions mieux de fouiller les bois plus profondément, il se pourrait que… ».
Soudain un cri de détresse retentit au cœur de la forêt…

Le groupe s’élança à travers les bois pour déboucher finalement sur une petite clairière avec en son centre un vieux manoir. N’écoutant que leur courage (ou ne réfléchissant pas) ils foncèrent sans méfiance en direction du bâtiment et furent accueillis par une volée de flèches trop imprécises pour espérer les toucher, sauf une qui vint frapper Liam en pleine poitrine, le Drakin ne fut sauvé que grâce aux soins apportés par Gaëttinaël à son armure. Helrack et Troy entrèrent les premiers, suivis de près par Drahagor et se ruèrent - à peine surpris – sur des arganides affalés dans le salon ; ils permirent par la même occasion au reste du groupe de continuer son avancée en direction des étages. Enguerrand et le Gardien furent les premiers sur le lieu des cris, et à peine se montrèrent-ils qu’un projectile enflammé se dirigea vers eux, forçant le Maldring à effectuer un somptueux plongeon alors que le serviteur du Tryptique, surpris par cet assaut soudain ne put esquiver l’attaque et se jeta alors au sol pour éteindre les flammes qui l’étreignaient. Mais il se releva promptement, et faisant appel à la toute puissance de Keren, il projeta une boule compacte d’eau pure en direction du shaman argan qui ne put que le maudire avant de s’écrouler, alors que le bretteur se chargeait d’achever les gardes du corps.

Elle était étendue sur le sol et sanglotait ; alors le Maldring la rassura en lui disant que tout était terminé, mais cela n’était pas tout à fait vrai…
Les fines oreilles de Liam, qui venait justement d’entrer dans la pièce, furent attirées par un faible gémissement qui semblait venir de derrière la cloison. Il entreprit quelques recherches pour finalement découvrir une porte dérobée derrière laquelle il vit un Drakin ensanglanté dont le regard désespéré lui glaça le sang. Malgré son état préoccupant, Elgzor eût un léger sourire en voyant ces personnes le sortir de sa cachette et prendre soin de lui, non pas parce qu’il voulait être sauvé, mais parce qu’il avait un message à transmettre. Ce n’était pas beau à voir, le vieux mage Drakin semblait très faible, son corps était recouvert d’innombrables lacérations témoins des tortures qu’il avait eu à subir. Ils le couchèrent sur le grand lit à baldaquins, au milieu de la pièce, alors que ce dernier s’empressa de fouiller dans ce qui lui restait de vêtements pour finalement en ressortir un parchemin qu’il contempla avec peine et admiration avant de le tendre à Liam : « S’il vous plaît… jeune Drakin… apportez donc ce parchemin à mon frère Elgzar… il saura quoi en faire… », le vieux magicien sourit avant de s’affaler sur le lit et de marmonner ce qui semblait être une invocation ou en tout cas de la magie.
« C’est un élémentaliste de Haute Garde, regardez le symbole à sa ceinture… » dit Enguerrand en désignant le Drakin. « Il est Maître-Flammes… Je me demande qui a bien pu le mettre dans cet état… ».
« D’après la situation, l’aspect des lieux et le matériel que j’ai pu apercevoir, je dirais qu’on est au beau milieu d’un bordel magique et que le mago étendu sur le lit a trouvé des ennuis en la personne du propriétaire des lieux qui, soit dit en passant, pourrait très bien nous tomber dessus d’un instant à l’autre avec le bordel qu’on a fait… ». Troy venait de prendre la parole et de débiter plein de choses sensées ce qui troubla tout le groupe – il est vrai qu’ils oubliaient souvent que Troy, contrairement aux apparences, avait une intelligence aiguisée – mais cela remua un peu tout le monde, il avait raison il fallait se préparer à …
« Certains d’entre vous usent-ils de magie ?.. » Le mage prit un air grave.
« Euuhh… oui, on est plusieurs, mais on ne saura pas vous soigner parce que… » Liam fût interrompu.
« Alors fuyez de cet endroit maudit !! Laissez-moi et partez de ce lieu… Ne touchez surtout à rien ! ».

Ils se regardèrent tous d’un air surpris et ne bougèrent pas d’un poil jusqu'à ce qu’Elgzor, terminant son incantation, se consume dans des flammes d’une lueur éblouissante…
« Il semble qu’il est terminé son voyage et le voilà qui retourne à son élément… ».
« Ouais et nous on ferait mieux de suivre ses conseils ! »
Ils se ruèrent dans les escaliers mais vers le bas cette fois. Ils croisèrent Dame Frisange, chargée d’ouvrages poussiéreux et d’ingrédients divers.
« Regardez un peu ce que j’ai trouvé, qui est-ce qui va pouvoir en apprendre plus sur la magie ? » dit-elle d’un air enjoué. « Mais qui est cette femme dans vos bras ? »
« Pas vous si vous en mourrez ! » répondit Sire Enguerrand d’un air catastrophé, tout en faisant valdinguer ce qu’elle avait trouvé et en ignorant sa deuxième question. « Allez, suivez nous, nous allons dans la ville la plus proche et nous en rediscuteront là bas. »

Une fois à l’extérieur, ils virent le ciel s’assombrir comme si une menace guettait..
C’est au moment où ils saisirent les rênes de leurs montures qu’ils les aperçurent : cinq silhouettes sombres au sommet de la colline juste derrière eux. Ils avaient de la marge, mais il fallait faire vite, alors ils partirent au triple galop (même l’Uféan et sa carriole) afin d’éviter une confrontation directe avec ce qui semblait être une source non négligeable de problèmes.

Visiblement, ils avaient su mettre assez de distance entre eux et ces mystérieux cavaliers car ils arrivaient en vue d’Edenlom et tout allait pour le mieux : ils étaient tous en bonne santé, y compris Dame Elmira qu’ils avaient sauvé des arganides et qui de plus se trouvait être une cousine de Mysten qui aurait une raison de plus d’être reconnaissant envers eux ; décidément, la fête de Siriaël allait être arrosée cette année…

Mysten était d’une grande forme en ce jour, surtout qu’il venait d’apprendre en même temps l’arrivée de ses invités et de sa cousine disparue. « Mes amis, ce soir je fait servir un banquet au château pour vous présenter à mes proches, et demain, la fête sera grandiose, toute la population est conviée aux festivités. »
Le dîner du soir fût un régal sans parler des divertissements apportés non seulement par les baladins mais aussi par l’inévitable Gaëttinaël qui, monté sur la table avec sa chope d’hydromel toujours remplie, n’avait de cesse de raconter leurs aventures tout en gesticulant et braillant comme il savait si bien le faire. Le seul incident fût peut-être le moment où Maître Trempefer, un peu trop imbibé, montra ses « fesses runiques » à une serveuse, mais il n’y avait pas là matière à s’indigner, après tout c’était une période de fête et ceci fût très vite oublié à l’inverse du drame qui allait se produire le lendemain…

… La fête se déroulait pour le mieux, les « héros d’Edenlom » avaient passé leur matinée à visiter toute la ville et maintenant, le repas qu’ils avaient sous leurs yeux était le plus appétissant qu’ils aient vu depuis des lustres. Tous ces gens réunis en leur honneur sur la grand-place autour d’un même repas était un moment fort de leur vie, ils étaient en plein bonheur ; ceci fût probablement à l’origine de leur relâchement, car ils ne virent pas les cavaliers arriver et lorsque Drahagor les aperçut, il prévint Mysten du danger mais il était déjà trop tard.

Les sombres cavaliers tirèrent quelques carreaux d’arbalète dans la foule afin de tirer profit de la confusion, ce qui empêcha les héros de se rassembler vu qu’il était déjà difficile de faire quelques pas au milieu des gens paniqués. Mais Drahagor avait été vif comme l’éclair et il avait déjà engagé deux des hommes en noir qui pourtant l’avaient lardé de plusieurs carreaux ; sa lutte était vaine mais il ne pouvait se résoudre à perdre… comment ces bougres faisaient-ils pour éviter ses coups pourtant si précis, lui que l’on nomme Drahagor l’Agile. Malgré leur long manteau noir, il vit leur visage et fût étonné, ils étaient des semblables, des mercenaires Adamahs tout comme lui… mais où avait-il déjà vu ces techniques de combat ? dans son enfance peut-être ? non c’était impossible… Le poison finit par faire son effet et Drahagor s’écroula juste avant que ses compagnons n’arrivent à son secours. Liam, armé de son épée d’air, allait se jeter dans la mêlée lorsqu’il vit les cavaliers en train de fouiller l’Adamah et comprit alors qu’ils cherchaient quelque chose, ce quelque chose ne pouvant être que… « le parchemin ! » se dit-il en regardant l’intérieur de sa tunique. Il commença alors à invoquer ce qui lui paraissait la meilleure solution. Dans un grand tourbillon, un aigle d’air apparut, tout de suite enfourché par Liam qui s’envola alors vers d’autres cieux.

Les cavaliers ne comprirent la ruse que trop tard et la distraction causée par l’incantation fût une autre erreur car Sire Enguerrand, faisant appel à ses plus grandes connaissances magiques lança sur eux une énorme boule de feu qui projeta plus d’un à bas de leur monture.

Dame Frisange était ardemment poursuivie par un des cavaliers et recourut elle aussi à son sort le plus puissant afin de se rendre invisible, mais cet effort magique brutal la fît vaciller… quelque chose n’allait pas, elle se sentait de plus en plus mal et n’y comprenait rien.
Malgré ses talents de bretteur, Enguerrand comprit qu’il ne pourrait faire grand chose et le désespoir de la situation lui fît prendre une décision : « Essayez donc de nous trouver maintenant ! » cria-t-il alors qu’une brume magique s’élevait pour finalement recouvrir le lieu des combats.

Lorsque les gardes du château arrivèrent, la brume commença à se dissiper pour laisser apparaître les héros dont les visages marqués indiquaient que quelque chose n’allait pas… Dame Frisange gisait sur le sol, Sire Enguerrand agenouillé à ses côtés.
Les médecins et mages de la ville étaient formels, elle était vivante, mais endormie d’un profond sommeil d’origine magique, et ils en ignoraient les raisons ou même les remèdes.
Les héros ramenèrent leur amie au domaine de son père et la laissèrent ici dans l’attente d’un moyen de guérison qu’ils décidèrent de chercher ; la rencontre avec ce magicien n’était pas fortuite, ce simple parchemin cachait plus de choses qu’il n’en avait l’air…

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